Métal Intégral - Chronique / SAINTE OBYANA DU FROID

Black metal ambitieux

Derrière l’appellation blasphématoire de SAINTE OBYANA DU FROID se cache un binôme, composé d’une vocaliste, la dénommée Obyana, et d’un multiinstrumentiste aguerri, Hylgaryss, The Purest Ending étant leur tout premier album. Un album comportant trois compositions seulement, cela induit une durée respectable pour chaque titre. Sachons que le titre le plus court excède les dix minutes et que le plus long frôle les dix-neuf minutes ; voilà qui inscrit dans la durée les ambitions du tandem !

Le fait est que chaque piste comporte des plages contrastées. Certaines sont occupées par des chants de type grégorien, auxquelles succèdent des accélérations foudroyantes, richement fournies en riffs en trémolos et en batterie ultra-rapide. Le tout étant survolé par des vocalises parfois claires, mais le plus souvent rauque, écorchées et caverneuses. Tout l’art réside dans l’agencement efficace des contrastes.

Les contrastes sont bel et bien présents, mais ils sont de facto mis à distance du fait d’un mixage qui semble ne vouloir privilégier aucun pan de l’identité sonore du projet. C’est du moins vrai dans les séquences les plus intenses et rapides, où tous les éléments semblent se trouver relégués dans un magma limpide en arrière-plan. Car, dans les plages plus atmosphériques, le tandem sait privilégier des éléments fortement mélodiques et distincts : chant religieux, voix féminine en format clair, claviers… Outre qu’ils apportent de la diversité dans les ambiances, ces éléments hors Black Metal créent une identité qui dépasse le simple statut d’arrangements astucieux.

On l’aura compris, SAINTE OBYANA DU FROID vise à installer des ambiances glaciales, basées notamment sur des vocalises féminines, en mode clair ou Black Metal. Si les durées demeurent des vecteurs d’attention particuliers, il n’en demeure pas moins que les motifs rythmiques et mélodiques opposent une franche évidence à l’auditeur, le tout étant parfaitement appréhendable de prime abord. Du coup, on se prend déjà à espérer un second volume, histoire de constater la marge de progression du projet.

Vidéo de l’album : cliquez ici

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