Métal Intégral - Chronique / VINTERSORG

Black mélodique et progressif

Enfin un nouvel album de VINTERSORG ! Ce groupe – qui tient d’avantage d’un projet solo - se montra particulièrement actif en début de carrière, soit neuf albums entre 1998 et 2014. Après quoi, le rythme de parution s’est fait plus parcimonieux, avec Till fjälls del II en 2017 et Vattenkrafternas spel comme onzième album. Le rythme de parution des albums peut bien ralentir, il n’en demeure pas moins une formule typique. On trouve en premier lieu un chant divisé entre deux entités. L’une est en chant clair et médium, l’autre est en chant âcre, typique du Black Metal, les deux registres s’adossant l’un à l’autre au fil d’une compétition tenace et musculeuse.

Sans jamais remettre en cause les fondamentaux propre à VINTERSORG, cet album articule à merveille un registre Black Metal mélodique, ponctué de vocaux passionnés, qu’ils soient en registre clair ou aigre. Du chant féminin vient ponctuellement renforcer les harmonies, comme sur le titre introductif, le passionné Efter Dis Kommer Dimma. Qui plus est, les harmonies vocales se font très présentes, sans pour autant que l’on verse dans une quelconque mièvrerie.
Sur le plan instrumental, on assiste à une union des contraires. Les parties limpides ne cèdent en rien aux inserts mordants, si typiques du Black Metal. De plus les passages rapides côtoient des parties au temp plus pondéré. La cohabitation habile des deux registres concourt à l’attrait de l’album.

La durée même des compositions permet une coalition fructueuse entre toutes les facettes de l’identité de VINTERSORG. Généralement située entre six et sept minutes, elle permet un dosage intelligent au sein même de chaque titre, tout en évitant deux écueils : d’une part un catalogue de compositions ayant une personnalité uniforme, d’autre part la tentation de se perdre dans la complexité de formats plus importants.

Même si Vattenkrafternas spel ne permet pas à VINTERSORG d’effectuer un bond en avant, il permet de retrouver un Black Metal à la fois complexe, épique et mélodique, exécuté selon une recette personnelle, éprouvée et solidement implantée. L’inconvénient réside en ce statisme qui, pour qualitatif qu’il soit, n’en est pour moins exempt de toute surprise.

Vidéos de Malströmsbrus cliquez ici et de Störtsjö cliquez ici

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