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Superbe ultime album !
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Ce groupe suédois a été fondé en 1999 par le bassiste Stefan WEINERHALL, précédemment actif au sein de MYTHOTIN. Au fil des ans, avec l’appui systématique du label Metal Blade, FALCONER est devenu le vecteur d’un Power Métal mélodique, fortement teinté d’influences Folk. Ne laissant pas plus de trois ans entre chaque album, le groupe a patiemment creusé son sillon, sans jamais rencontrer un succès conséquent, en partie faute de défendre ces albums sur scène. Lassitude ou sentiment d’avoir fait le tour de la question, au moment où ce neuvième album voit le jour, on apprend que FALCONER n’existe d’ores et déjà plus ! From A Dying Ember fait donc figure de testament, avec tous les risques que cela implique : démotivation des musiciens, volonté de tourner la page au plus vite, compositions et enregistrement bâclés…
Or, il n’en est rien. On peut même dire que Stefan WEINERHALL et ses acolytes semblent avoir mis un point d’honneur à délivrer un album non seulement représentatif de la démarche artistique propre à FALCONER depuis le premier jour, mais surtout à délivrer des titres et des interprétations absolument irréprochables. Les fans découvrent une dernière fois onze compositions révélatrices d’une maîtrise parfaite des codes du Power Metal mélodique : section rythmique alerte et adaptative (oui, il y a de la double grosse caisse, mais pas que…), guitares nerveuses, élégantes et mélodiques, souvent enclines à pratiquer les plans en double (sans oublier des solos incisifs, très intelligemment construits), excellente alternance des tempos, chant expressif, basé sur des lignes vocales superbement modulées, structures des compositions particulièrement efficaces, sans exclure une multiplicité de séquences et des variations salutaires dans les ambiances… En somme, FALCONER nous donne une dernière fois la possibilité de headbanguer sans retenue, d’entonner des refrains à pleins poumons, sans pour autant avoir l’impression de glisser dans la facilité, dans le défoulement bas du front.
À mon sens, FALCONER se différencie des groupes qui se contentent de resservir les mêmes plats du Power Metal grâce à plusieurs ingrédients. On relève notamment la pertinence redoutable des arrangements : claviers, chant doublé, chœurs, le tout savamment dosé pour se mettre au service des fondements typiquement Métal. Tout de suite après, il faut souligner la qualité et la particularité de la prestation vocale de Mathias BLAD. Non issu du monde du Métal, il déploie un chant clair (en anglais ou en suédois), évoluant dans un registre médium, capable de passer sans coup férir d’intonations puissantes à des nuances plus théâtrales, voire carrément sensibles. On sent que le bonhomme excellerait dans des genres plus Pop ou progressif, mais qu’en l’occurrence, il s’adapte à ce Power classieux et acéré, sans pour autant céder aux dérapages suraigus, pas plus qu’aux postures pseudo agressives. L’homme met ses cordes vocales au service de la narration, de la tension dramatique propre à chaque morceau. Du grand art…
Mais l’élément distinctif majeur caractéristique de FALCONER, c’est bien entendu l’apport Folk qui, à de multiples reprises introduit une dimension particulière, renvoyant l’auditeur vers le Moyen-Âge ou la Renaissance. Certes, il s’agit souvent d’apports en mode festifs et entraînants, relevant d’une projection fantasmatique, à la limite de la foire populaire. Mais après tout, le Metal n’est-il pas par excellence le médium des projections passéistes, se voulant avant tout puissamment évocatrices plutôt que scientifiquement et musicologiquement avérées ?! FALCONER assume avec aplomb cette part fictionnelle qui transcende les stricts codes du Métal et c’est tant mieux.
Vous l’aurez compris, FALCONER a tiré sa révérence en mode altier et j’invite tout un chacun à s’intéresser à cet album haut en couleurs.
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