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Un homme, une norme
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Il y a dix ans, je chroniquais dans un sens fort positif, sur ce même site, le quatrième album de RAVENTALE, After (relire ici : cliquez ici). À l’époque, ce projet solo mené par un loup solitaire répondant au pseudonyme Astaroth, avait publié deux albums en Ukrainien, suivi en 2009 son premier opus intitulé en anglais, le très bon Mortal Aspirations. After représentait donc une confirmation de cette ouverture géographique, combinée à une affirmation patiente d’une ambition, laquelle consistait à combiner un Black Métal rêche et glacial avec des atmosphères plus mélodiques et épiques.
En sus de constituer une prolongation de l’opus Planetarium paru en 2017, Planetarium II représente le onzième album studio du projet RAVENTALE - le douzième si l’on comptabilise en outre la version instrumentale de son prédécesseur immédiat, Morphine Dead Gardens, paru en 2019. Et je suis heureux de constater que les ambitions encore maladroites des débuts ont définitivement cédé la place à un Black Metal atmosphérique qui, s’il n’est pas révolutionnaire, demeure parfaitement maîtrisé pour ne pas sombrer dans l’amateurisme auto-complaisant, suffisamment personnel pour ne pas susciter l’indifférence. Car, désormais maître de longue date de ses intentions et des moyens de les exprimer, Astaroth parvient à combiner une mise en forme sérieuse et les vibrations primales essentielles au Black Métal.
Les vocaux ont tout particulièrement préservé leur âpreté, leur impact tranchant grâce à une volonté sadique d’articuler. En appui, la guitare combine incessamment les riffs rêches, très nettement assénés, et les inserts plus mélodiques (sans jamais aucune putasserie), s’accordant si nécessaire des interludes en mode clair. On relève avec un plaisir de vieux briscard, de brefs solos qui dénotent une influence du Heavy Métal classique, tant ils s’avèrent à la fois incisifs et mélodiquement construits.
Le tempo se fait souvent médium, avec toutefois une animation quand la chevauchée trépidante et farouche se déclenche, sensations épiques à la clé. A contrario, certaines séquences se déroulent en mode lent, majestueux, injectant une dimension Doom atmosphérique savoureuse. En discret appui de ce paysage savamment contrasté, des arrangements de synthétiseurs apportent des touches plus colorées, rehaussant systématiquement l’ambiance du moment, qu’elle soit épique, atmosphérique ou féroce.
Le ressenti global témoigne de la sincérité, de la maîtrise, de la diversité d’expression de RAVENTALE.
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