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Chronique
ARMORED SAINT - Punching the sky

Style : Heavy Metal
Support :  MP3 - Année : 2020
Provenance du disque : Reçu du label
11titre(s) - 53minute(s)

Site(s) Internet : 
ARMORED SAINT WEBSITE
ARMORED SAINT FACEBOOK

Label(s) :
Metal Blade
 (18/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 19/11/2020
La classe des vétérans !
J’ai acheté le premier album d’ARMORED SAINT en 1984 à sa sortie ; autant vous dire que j’avais du mal à en parler autour de moi, tant l’essentiel des metalheads se tournaient soit vers la scène Hair Métal naissante, soit vers les courants nettement plus extrêmes, également adolescents (Speed, Thrash, Crossover). À titre tout à fait personnel, je dois avouer que l’acquisition de March Of The Saint avait été motivée par des critiques positives dans la presse Métal française de l’époque et par son illustration de pochette qui suggérait un univers médiéval propice à un Heavy Métal épique. Résultat de cette projection fantasmatique ? Une déception.

Pourquoi ? Parce qu’ARMORED SAINT pratiquait un Heavy Métal massivement inspiré par JUDAS PRIEST, desservi par une production trop lisse, trop propre. Au siècle suivant, m’étant procuré le CD de cet album initial, j’ai réalisé combien ce répertoire qui m’avait semblé si peu original initialement, m’avait profondément marqué. Je conservais la mémoire d’intonations vocales efficaces de John BUSH (futur tenancier du micro chez ANTHRAX, un temps envisagé comme occupant du poste chez METALLICA), de plans rythmiques basiques mais accrocheurs.

Les décennies ayant passé, je constate que l’on parle encore et toujours d’ARMORED SAINT, comme d’une occasion ratée, ce qui rejoint mon impression initiale. Entre temps, le groupe a enrichi sa discographie d’albums solides, avec comme point de mire le fantastique Symbol Of Salvation (1991). Cela dit, les mises entre parenthèses durables n’aidèrent franchement pas à installer ARMORED SAINT. Mis à part le solide Revelation en 2000, il fallut patienter la décennie suivante pour constater que le groupe reviendrait aux affaires, mais selon un rythme sénatorial, basé sur la disponibilité et sur l’envie des membres. C’est ainsi que virent le jour des albums aussi efficaces que La Raza (2010) et Win Hands Down (2015)).

Autant dégonfler le suspense immédiatement, Punching The Sky ne va pas fondamentalement modifier le rapport du groupe avec le public Métal. Pourquoi ? Parce qu’ARMORED SAINT a décidé depuis belle lurette de ne pas renier ses influences originelles. En d’autres termes, ARMORED SAINT a toujours été, demeure, et demeurera un groupe de Heavy Métal classique, tel que JUDAS PRIEST le cristallisa à la charnière des décennies 70 et 80. Ceci étant dit, cet univers de riffs secs et tranchants, de tempos médiums et de chant percutant laisse tout de même pas mal de marge de manœuvre. Concernant les éléments fondamentaux portant sur les riffs et la section rythmique, ARMORED SAINT pourrait carrément ouvrir une école tant, comme sur ses précédents albums, se révèle ici une capacité à combiner nervosité et accroche mélodique.

Hormis certains arrangements attrape-couillon, du genre la cornemuse introductive de Standing On The Shoulders Of Giants, ARMORED SAINT déploie pleinement sa capacité à attirer l’attention à l’aide de plans mélodiques simples et de riffs tout aussi basiques. Un constat du même type peut être établi concernant le chant de John BUSH : nerveux, percutant, pas très ample mais très juste. En somme, ARMORED SAINT ne déploie aucun effet spectaculaire, ne possède pas en son sein d’interprètes exceptionnels. Mais quelle cohésion, quelle maîtrise, quelle ferveur ! Je peux vous assurer que le métier de ces vétérans est énorme et qu’il se dégage de cet album une assurance de tous les instants.

À ce stade de sa carrière, ARMORED SAINT peut se permettre d’entamer un album par un morceau comme Standing On The Shoulders Of Giants, composition qui débute très progressivement pour gagner en épaisseur, avant d’atteindre une vitesse de croisière en mode mid-tempo au groove tendu, illuminé par un refrain envoûtant, magnifié par des arrangements choraux subtils. Je viens de lâcher le mot groove et il faut souligner l’apport absolument essentiel des lignes de basse métalliques, mobiles et épaisses prodiguées par l’impérial Joey VERA, dûment secondé par le batteur Phil Gonzo SANDOVAL qui, autour d’une frappe de caisse claire très sèche, peut se permettre pas mal de fioritures non ostentatoires mais garantes d'une assise rythmique plus subtile que la moyenne. Avec une telle assise, les deux guitaristes Phil SANDOVAL et Jeff DUNCAN peuvent à loisir poser leurs riffs tranchants, sans en faire des tonnes.

La suite de l’album alterne avec équilibre les moments de franche nervosité (Never You Fret, Do Wrong To None, End Of The Attention Span, Missile To Gun), de groove faussement nonchalant (My Jurisdiction), les pépites plus tempérées et mélodiques (Bubble, Lone Wolf, Fly In The Ointment), voire franchement attractives (le très accrocheur Bark, No Bite, le subtil Unfair)

Chaque écoute révèle des détails dans l’interprétation et dans les arrangements qui ne peuvent que conférer une profondeur supplémentaire à ce Heavy Métal aux ingrédients faussement modestes. Pour le nostalgique des années 80, ARMORED SAINT combine magiquement le côté évident, carré et tranchant de JUDAS PRIEST, la combinaison à la fois terre-à-terre et accrocheuse de RATT, la sophistication magnifique du meilleur QUEENSRŸCHE. Sauf qu’ARMORED SAINT en 2020 ne sonne aucunement comme un groupe passéiste, notamment grâce à une production à la fois limpide et puissante, sans compter quelques arrangements discrètement électroniques.

Alors que manque-t’il à cet album pour basculer de disque savoureux et celui d’œuvre majeure ? Peut-être ce qu’il a toujours manqué au groupe, à savoir un producteur à la fois attentif à préserver l’essence Métal du groupe et à magnifier les compositions. Certes, par le passé, ARMORED SAINT a été pris en charge par d’habiles faiseurs, excellents techniciens mais qui avaient trop souvent pour instructions de limer les crocs du groupe. Ainsi de March Of The Saint édulcoré et Raising Fear émasculé. Ici, le bassiste Joey VERA, assurément décisif, s’est brillamment chargé de la production. Mais je ne peux m’empêcher de penser que, sans rien renier de l’identité Métal de la formation, un producteur extérieur aurait pu transcender ces compositions splendides et ces interprètes ô combien affûtés pour les emmener au niveau ultime : celui d’une évidence (presque) universelle. En attendant son producteur à la fois respectueux et prométhéen (un peu ce que fut Bob ROCK pour METALLICA), ARMORED SAINT vient de livrer un énorme album de Métal , compatible tant avec le public des années 80 qu’avec celui du siècle présent.

Pour les fans du groupe, je dirais que Punching The Sky vient titiller la haute hiérarchie occupée par le fondateur March Of The Saint (même force dans les compositions) et par l’essentiel Symbol Of Salvation (1991, l’album le plus représentatif à mon sens de l’essence profonde du groupe). Vous aurez compris que les réserves contenues dans cette chronique sont avant tout celle d’un fan exigeant et de longue date, capable de prendre de la hauteur. Pour autant, ne vous y méprenez pas, l’acquisition de Punching The Sky me semble indispensable à tout fan de Heavy Métal classique (école JUDAS PRIEST, au cas où vous ne l’auriez pas compris), mais aussi aux nostalgiques d’un Hard/Métal profondément habité par les exigences mélodiques non putassières.

Vidéos de Standing On The Shoulders Of Giants cliquez ici et de Missile To Gun cliquez ici
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