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Chronique
TARAH WHO? - Supposedly a man

Style : Rock
Support :  MP3 - Année : 2021
Provenance du disque : Reçu du label
8titre(s) - 24minute(s)

 (17/20)

Auteur : Pumpkin-T
Date de publication : 11/09/2021
Quand le rock humaniste vient te secouer
Je ne sais pas vous mais je trouve qu’à la rentrée nous avons tous besoin d’un petit coup de boost pour affronter le retour à la fourmilière et les caprices d’une météo qui part en sucette. Ayant suivi la sortie de plusieurs singles de TARAH WHO? depuis le début de l’année, j’ai pensé que Supposedly A Man serait le complément alimentaire idéal pour mes oreilles.
Et ça fonctionne !

Petit rappel historique : Tarah CARPENTER a démarré en solo acoustique dès son arrivée à Los Angeles en 2006. Je vous passe les péripéties. C’est en 2017, avec l’arrivée de Coralie HERVÉ que se fixe le line up du duo. Supposedly A Man est, me semble-t-il, le troisième album du groupe après Tarah Who? sorti en 2006 et Little Out There en 2011, auxquels s’ajoutent des EP en 2015, 2017 et 2018 ainsi qu’une tripotée de singles.

À mon sens, aucune étiquette ne résume leur musique. C’est évidemment du rock, le plus souvent joué fort, avec une énergie et une revendication punk, avec un son et des parties instrumentales grunge. Je n’ai donc aucune raison de me prendre la tête à trouver la bonne case, je préfère apprécier, tout simplement. Et, sur les 8 morceaux de Supposedly A Man, ce ne sont pas les moment appréciables qui manquent !

Ce qui me frappe sur cet album, c’est la manière dont musique et paroles entrent en résonnance pour faire exploser toutes sortes d’émotions.

L’album s’ouvre sur Bad time dont les trois premiers vers sont portés par une voix qui me donne le frisson et exprime un déchirement. Rapidement, je comprends le thème : la douleur des souvenirs d’une victime de crimes sexuels confrontée à son bourreau. La musique rageuse, ajoute une énorme émotion aux mots simples mais si durs.

Un autre exemple du poids des mots multiplié par le choc des notes : la musique rapide et oppressante de Swallow That Pill te harcèle, fait monter la pression comme le fait ce patron tyrannique qui finira par te faire craquer. Le morceau traite de l’aliénation par le travail, de celles et ceux qui font de leur mieux au boulot, qui se résignent face au chantage à la précarité. Tout ça pour quoi ? Pour finir sous cachetons ou en burn out.

Supposedly A Man est un titre plus lourd mais très déterminé qui démonte le machisme à coups de guitare pleins de hargne. J’apprécie ce temps appuyé de la rythmique en léger décalage avec celui de la voix, ce qui génère un groove bienvenu, un nouvel élan pour anéantir l’espèce de salaud dont il est question.

Avec Tarah CARPENTER à la plume, impossible d’ignorer les textes. Il sont toujours humanistes parfois crus, parfois réservés, parfois un peu mystérieux comme une tranche de vie dont il nous faut imaginer l’avant et l’apprès. C’est le cas de La Petite Boche, Un Amour De Guerre. En larmes, une mère s’inquiète pour sa fille et cette dernière tente de la déculpabiliser et lui déclare son amour. Rien n’est dit sur la cause de cette détresse, si ce n’est le titre qui croise drame personnel et historique.

Dans Manners je perçois une approche philosophique : « L’amour du prochain ne s’apprend pas dans un bouquin ni une institution, le mode d’emploi est en chacun de nous. » « Ceux qui t’ont élevé pour être bon envers le monde ne se sont pas demandé si le monde serait bon envers toi. »

Que dire de la condition humaine des migrants ? Tarah oserait-elle une approche politique ? La simultanéité de l’espoir et de la clandestinité débouche sur une illusion de liberté (Illusion Of Freedom) et nous fait socialement régresser dans l’histoire. « Pour vivre heureux, vivez cachés » comme disait l’autre, dans un bien différent contexte.

Et ce personnage du Pantomath, quel détestable monsieur Je-sais-tout ! Il aurait été digne de figurer dans Les Caractères de La Bruyère si ce dernier avait été punk car le morceau me donne une furieuse envie de pogoter.

Quant à la dernière chanson, Little Pieces. Je ne peux m’empêcher de rire en écoutant cette jolie balade folk durant laquelle Tarah lance d’un ton détaché les pires insultes du monde. Le paradoxe évident entre paroles et musique finit ici par prendre une tournure monumentalement ironique. Amis de la poésie, vous goûterez cette délicate punchline : « Je ne comprendrai jamais comment des esprits vides peuvent être aussi pleins de merde. »

Cet album de huit morceaux courts et énergiques secouera votre conscience si vous vous penchez sur les textes et secouera vos pieds et votre tête si vous vous laissez embarquer par le rock bien burné des deux filles.

***


TARAH WHO? est composé de :
- Tarah CARPENTER : Chant, guitare
- Coralie HERVÉ: Batterie
***


Extraits de Supposedly, A Man :
- Bad Time : Cliquez ici
- La Petite Boche : Cliquez ici
- Manners : Cliquez ici
- Swallow That Pill : Cliquez ici
- Pantomath : Cliquez ici

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