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Promenons-nous dans les bois, encore une fois
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Quand parut en 1995 HEart Of The Ages, le premier album de la formation norvégienne IN THE WOODS…, je me rappelle avoir assisté à une épiphanie. Voilà un groupe (dont plusieurs membres venaient de GREEN CARNATION) qui combinaient l’âpreté misanthropique d’un Black Metal qui venait de renaître, les circonvolutions du Rock progressif, l’emphase du Viking Metal de BATHORY à partir de Hammerheart, et même quelques touches de Doom Metal. Un pur rêve, en somme ! Deux ans plus tard, le combo perdait quelque peu de son aura underground mais se présentait avec un Omnio mieux mis en son, plus mûr dans la composition, plus assuré dans l’interprétation. Une œuvre réellement importante, à laquelle d’aucuns vouent un véritable un véritable culte, non sans raison. Pourtant on ne peut plus convaincu par ces deux premiers albums largement au-dessus du lot, je m’étonne encore aujourd’hui de ne plus avoir suivi la suite de la discographie du groupe. Ainsi, je passai totalement à côté de Strange In Stereo (1999), de Pure (2016) et de Cease The Day (2018). D’où des retrouvailles pleines d’expectative à l’occasion de Diversum.
Comme à l’époque, la première écoute de Diversum (ainsi que les suivantes) s’est apparenté à une immersion. Certes, aujourd’hui, IN THE WOODS… a globalement délaissé l’aspect bricolé et underground qui prévalait en 1995. Les huit compositions de l’album bénéficient d’un son limpide et acéré, puissant, sans pour autant verser dans les excès de saturation et de rendu clinique qui prévalent trop souvent de nos jours. La formule idéale pour exposer correctement les ingrédients nombreux et contrastés qui constituent l’identité musicale du groupe.
Commençons par les réminiscences des débuts. IN THE WOODS… n’a jamais complètement renié ses origines, issues de plusieurs sources de Metal extrême. C’est ainsi que certains riffs sauront se faire particulièrement épais, trapus et rugueux, relevant tantôt du Death Metal, tantôt du Thrash Metal. De même, des vocaux rauques (Death Metal), parfois plus aigres (Black Metal) côtoient pour le meilleur un chant clair, ample, dans un registre médium, splendidement assuré par le nouveau venu Bernt FJELLESTAD. Recrue de premier ordre car ce vocaliste, impeccable dans la plus pure tradition des chanteurs de Heavy Metal, parvient à se faire plus mélodique, se risquant dans des registres relevant du Hard élégant et sophistiqué à la QUEENSRŸCHE.
Cet échafaudage complexe et délicat d’éléments presque contraires trouve son plein équilibre grâce à la structuration progressive des compositions, que les structures évoluent dans la continuité ou dans la rupture franche. Les deux cas de figure se présentent et le groupe se montre très à l’aise pour négocier les deux options. D’où une impression de fluidité dans la progression des morceaux, ainsi qu’une gestion dynamique des contrastes fort subtilement dosée, la gestion des plages apaisées et délicates se trouvant fort intelligemment et finement traitée. A ce stade, les amateurs de groupes aussi différents que QUEENSRŸCHE, OPETH, SAVATAGE, LIZZY BORDEN, MERCUFYL FATE, SHOK PARIS, SIGNUM REGIS, FATES WARNING peuvent retrouver dans ce répertoire exigeant un tranchant chromé, des solos de guitare étincelants et mordants et des structures à tiroirs.
Je ne vais pas vous vendre cet album comme un chef d’œuvre révolutionnaire mais je ne vais pas vous cacher que, si vous acceptez de faire l’effort de vous immerger dans cet univers complexe, vous allez en découvrir les richesses, l’attractivité, les contrastes fructueux. Avec Diversum, IN THE WOODS… fait montre une fois de plus de sa capacité à développer un univers à part entière, sorte de refuge émotionnel pour l’auditeur exigeant. Quelles retrouvailles, en ce qui me concerne !
Vidéos de A Wonderful Crisis cliquez ici, de The Malevolent God cliquez ici et de Master Of None cliquez ici
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