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Merveilleusement épique
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Tout d’abord fondé et conçu comme le projet d’un seul homme, le groupe grec ACHELOUS a tout gagné à se muer en un groupe, livrant des albums puissants : Macedon (2018), The Icewind Chronicles (2022, très positivement chroniqué ici : cliquez ici) et, enfin, Tower Of High Sorcery. Ce troisième album confirme haut la main l’aptitude manifeste d’ACHELOUS pour la pratique d’un Heavy Metal magistralement épique et magnifiquement épique, confirmant en tous points les appréciations élogieuses portées sur The Icewind Chronicles.
D’ailleurs, on retrouve sur ce rutilant nouvel opus les mêmes rythmiques musculeuses et saccadées (évoquant le Power Metal), les mêmes riffs tranchants, les mêmes plans de guitares gémellaires (qui évoquent le meilleur d’IRON MAIDEN et HELLOWEEN). Et je peux vous garantir que les instrumentistes ne cherchent pas juste à reproduire servilement un son ou des schémas d’antan ; ils s’attachent à les pratiquer de manière vivace, dynamique et sensitive. Quand bien même les influences se feraient évidentes à tel ou tel moment, on n’a aucunement l’impression de déambuler dans un musée, mais bien dans un projet sincère et puissamment mis en œuvre.
Afin d’augmenter le potentiel dramatique instrumental, le groupe n’hésite pas à recourir abondamment à des arrangements de synthés (qui sonnent hélas un peu légers et datés, sans détonner ni affaiblir l’ensemble), à des nombreuses plages en son clair ou acoustique. De quoi multiplier les contrastes, diversifier les ambiances, intensifier la charge impactante, mélodique et émotionnelle. D’où des compositions majoritairement brèves, ultra-efficaces, vivifiantes, avec lesquelles ACHELOUS a décidé d’installer un contraste ultime – quoique tout à fait complémentaire – en clôture d’album, avec When The Angels Bleed, titre s’apparentant au Doom épique de par sa longueur (plus de neuf minutes !) et de par ses motifs rythmiques âpres et rugueux, de par sa variété vocale réellement prenante.
La question vocale constitue justement une énorme satisfaction. Comme toujours, le vocaliste en chef, Chris KAPPAS, excelle dans un registre clair et médium, très articulé et porteur de nombreuses nuances, d’émotions variées et intenses. Souvent épaulé par des harmonies et des chœurs vastes, il est l’homme de la situation à lui tout seul. Sauf qu’ACHELOUS a souhaité aller plus loin. Tout d’abord en invitant la chanteuse Anastasia MEGALOKONOMOU sur deux titres, avec au final une complémentarité époustouflante. Une invitation a en outre été lancée à Harry CONKLIN (JAG PANZER, TITAN FORCE, plus récemment CLOVEN HOOF) pour une passe d’armes intense sur le frondeur Into The Shadows (cliquez ici).
ACHELOUS vient de livrer une œuvre aboutie, ambitieuse et vibrante, indispensable pour tout amateur de Heavy Metal et de Power Metal épiques.
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