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Metal 80's toujours aussi passionné
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Après avoir loupé un premier album sans titre paru en 2019, j’avais compensé ma distraction initiale en accueillant très favorablement Termination Shock (2020), second album qui revivifiait remarquablement l’héritage du Heavy Metal du début des années 80 (cliquez ici). Les quatre années séparant ce dernier de Prequel To Madness laissaient toute latitude aux inquiétudes, aux doutes. Y aurait-il une suite ? Si oui, serait-elle à la hauteur ? L’essentiel de l’enjeu étant bien évidemment de maintenir un tel degré de pertinence et d’efficacité dans cette réappropriation d’un patrimoine désormais fort lointain.
Fort heureusement pour le groupe et pour les auditeurs, Prequel To Madness fait superbement gicler tous les doutes et toutes les inquiétudes. Une fois définitivement admis le fait que TRAVELER a décidé une bonne fois pour toutes de se créer une mascotte extra-terrestre d’un goût et d’une réalisation approximatives (saint GIGER, priez pour eux !), force est de constater que nous retrouvons un groupe plus que jamais affûté, qui tente avec professionnalisme, verve et sincérité de donner une version contemporaine, crédible et vivace d’un héritage de la première partie des années 80.
Or donc, quel plaisir de se confronter à des compositions reprenant à leur compte les codes essentiels du Heavy Metal ramassé, percutant et mélodique à la JUDAS PRIEST, IRON MAIDEN (des débuts) et ACCEPT. Ce qui donne des compositions, peu originales en soi, mais profilées de manière ultra-efficaces. Elles peuvent se trouver propulsées sur un tempo rapide et exécutées de manière agressive, en mode Heavy Speed Metal ou Power Metal mélodique. Du point de vue de l’exécution, la revue d’attirail est positive : riffs secs et effilés, plans jumeaux, solos concis, batterie sèche mais passablement mobile, lignes de basse claquantes, bref, l’essence de l’art !
Cependant, TRAVELER adopte également une approche, tout autant typiques des années 80, quoique largement plus pondérée au niveau vitesse et agressivité, avec un accent mis sur l’impact mélodique. C’est particulièrement flagrant sur le mid-tempo Rebels Of Earth, dont le versant rythmique carré et tranchant se trouve équilibré par un souci d’impact mélodique flagrant (en mode DOKKEN époque Tooth And Nail).
En fin d’album, TRAVELER rompt ostensiblement avec son souci de proposer des morceaux concis, puisque le titre éponyme crève le plafond des sept minutes. Format suffisamment généreux pour offrir un agencement parfaitement huilé et pertinent sur les plans tant rythmique que dramatique de séquences tour à tour enlevées et mid-tempo, foncièrement mélodiques ou avant tout orientées vers un impact rythmique. Littéralement calées sur un duo rythmique réactif et tendu, les deux guitares s’en donnent à cœur joie, alternant solos incendiaires, plans gémellaires vivifiants et riffs de teigne.
Sans diminuer aucunement les talents respectifs et objectifs des instrumentistes, force est d’admettre la part absolument essentielle que le chant de Jean-Pierre ABBOUD tient dans la réussite de cet album. L’homme est un ancien de BORROWED TIME (un album sans titre chez High Roller records en 2013), FUNERAL CIRCLE (un album sans titre chez Shadow Kingdom records en 2013 également, cliquez ici) et GATEKEEPER (entre 2016 et 2021, cliquez ici). Sans avoir recours à des effets spectaculaires, notre homme module puissamment et subtilement en mode clair, à partir d’un registre médium, ce qui n’exclue pas des montées très maîtrisées vers les hauteurs. Son timbre s’avère totalement expressif – parfois épique, parfois chaleureux, souvent percutant, mais aussi capable de nuances salutaires.
Hostie de tabernak de caribou, v’là ti pas qu’on tient une belle bûche pour alimenter durablement le foyer du Heavy Metal de tradition !
Vidéo de Heavy Hearts : cliquez ici
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