Métal Intégral - Chronique / LEGBA

Au carrefour du hard et du blues

Nous sommes coupables d’avoir trop longtemps ignoré le premier album de LEGBA. Ainsi, pour que la rédaction de METAL INTEGRAL échappe aux affres d’un maraboutage sévère en voici enfin la chronique et euh… Atibon-Legba, ouvre-moi la barrière, agoé ! (*)

Zoom arrière sur ces bulles hors du temps et de l’espace que furent les confinements sanitaires de 2020 : l’isolement forcé fit se développer chez Pat TÊTEVUIDE (ex-TITAN) l’envie de mener un projet centré sur les valeurs fortes du rock US, du blues et du hard rock. Qui mieux que l’esprit vaudou Papa Legba pour incarner les obscures inspirations lyriques et les effluves bluesy du Bayou ? Ainsi le nom du groupe fut trouvé, de même que les talentueux acolytes indispensables à la concrétisation d’Oscuro publié en mai 2023.

L’album s’ouvre sur une paire de titres de bon hard rock classique, Kingdom Of The Blind et Faster Faster Louder. Je constate instantanément que les compos sont en place, les guitares sonnent et se complètent comme il faut, la section rythmique est carrée, les mélodies vocales sont parfaitement posées et les refrains bien dosés sont accrocheurs sans être trop sucrés – bref, la perception du professionnalisme s’impose à moi.

Première excellente surprise d’Oscuro, la doublette Devil’s Blues Part. 1 & 2. La partie 1 est un authentique blues aux guitares très claires enluminées de slide pur jus. Les percussions sont très légères et l’ambiance globale frôle la démo acoustique. D’où ce délicieux contraste avec la seconde partie qui enclenche le même thème, mais copieusement électrifié. Puis, le morceau évolue en prenant une tournure de hard mélodique au refrain aussi accrocheur que du Beatles. La cerise sur le gâteau, c’est le solo tellement à sa place qu’il magnifie le morceau. Et le petit gag de clôture, c’est le “Thank you people. Thank you!” en mode Bon SCOTT activé.

La qualité reste au niveau avec l’excellent Creepy Voodoo Dolls – un titre avec une évidente ouverture acédécienne qui prend bientôt son indépendance en gagnant en rondeur et en mélodie. Un pur délice ! S’ensuit Bird qui prolonge mon envol vers des cieux à la fois groovy et punchy, une atmosphère qui me rappelle du LED ZEPPELIN.

Retour à un hard rock plus franc et classique avec Mistress Of De Stress. L’architecture de Hard’N Gone est, quant à elle, plus complexe et régulièrement émaillée de changements de caps et autres idées surprenantes. Ceci n’est cependant rien par rapport à l’ovni de clôture qu’est Promised Land - l’un de mes titres préféré de l’album, si ce n’est mon préféré. Les ambiances sont totalement versatiles, les guitares particulièrement créatives et le chant apporte une vraie dramatique de comédien. Le kiff final, quoi.

Trois quarts d’heure de hard blues rock authentique, bourré de guitares et de mélodies efficaces, cela ne se refuse pas. Mais attention, cher lecteur, si tu ne transfères pas cette chronique à dix de tes amis avant le coucher du soleil, Papa Legba frappera et ta langue séchera dans ta bouche ou bien tes cheveux pousseront vers l’intérieur du crâne !

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LEGBA est composé de :
- Pat TÊTEVUIDE, guitares et choeurs ;
- Chris CHAMBERS, chant ;
- Rémi CAPDEVILLE, guitare ;
- Antoine VIERNY, basse et choeurs ;
- Olivier PELFIGUES, batterie, mais sera remplacé par Olivier QUESADA-TOLOSA.

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Extraits d’Oscuro :
- Creepy Voodoo Dolls : Cliquez ici !
- Promised Land : Cliquez ici !

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(*) Prière à Papa Legba, Mait’ Kalfou (le maître des carrefours).

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