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Chronique
DÉHÀ - Decadanse

Style : Metal
Support :  MP3 - Année : 2022
Provenance du disque : Reçu du label
2titre(s) - 45minute(s)

Site(s) Internet : 
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Label(s) :
Les Acteurs de l'ombre
 (18/20)

Auteur : Alain
Date de publication : 02/04/2022
Double ouragan
A peine vient-on de saluer l’album que l’activiste belge DÉHÀ vient de cosigner avec la chanteuse Marla VAN HORN (cliquez ici ), que l’on retrouve déjà cet agité avec un énième projet solo. Pas besoin d’avoir un master en mathématiques pour comprendre qu’avec d’une part une durée excédant les trois-quarts d’heure, d’autre part un total mirobolant de deux compositions, on est confronté au genre d’albums ambitieux de la part de l’auteur et exigeant pour l’auditeur. Massacrons illico tout suspens : c’est effectivement le cas ! On ne saurait trop conseiller aux âmes sensibles, aux buveurs de bière sans alcool, aux amateurs de choses simples et évidentes, aux blancs-becs, aux impétrants ès Metal, aux centristes, aux tièdes et autres timorés, de contourner la piste de décadanse. Car, mesdames et messieurs, croyez-moi, il faut soit être très solidement équipé, soit accepter de lâcher totalement prise, pour profiter pleinement de cet opus.

Pour une fois, on peut sans vergogne se livrer à une analyse titre à titre. The Devil’s Science se présente en premier, dominant l’auditoire du haut de ses vingt-deux minutes et quelques secondes. Lenteur et pesanteur sont les mamelles principales de ce colossal bastion. Les six premières minutes appartiennent ostensiblement au sous-genre du Funeral Doom, avec des riffs colossaux (très rêches et distinctement assénés), des vocaux caverneux (mais articulés, contrebalancés par des intonations plus aigres, voire très minoritairement claires), une batterie impitoyablement laconique et claquante, sans oublier les arrangements de claviers qui, fort heureusement, échappent aux clichés des nappes de synthés banales à pleurer (on serait ici plutôt dans la fabrication d’un arrière-plan torturé et contrasté).
Dès la septième minute, le tempo s’accélère, puissamment marqué par la double grosse caisse : on nage dans une féroce intensité Black Death, particulièrement brutale, quoique très maîtrisée. Dès la huitième minute, la pesante lenteur reprend le dessus, avant de retrouver de forts contrastes avec des pointes de vitesse et de brutalité Black Death, mâtinées de dissonances Post Hardcore bénies par les séminaux NEUROSIS. Tout au long du reste de ce colossal cauchemar, alternent passages pesants et lents (parfois parcourus par des mélodies de guitares laconiques) et brutales montées en régime, avec parfois un penchant pour le Black Metal symphonique à tendance autant abrasive qu’expansive. Si le rendu demeure systématiquement austère et hostile, force est de reconnaître que DÉHÀ sait y faire pour poser des jalons rythmiques suffisamment forts et dynamiques pour éviter la lassitude d’une part, l’errance d’autre part.

A peine remis de ce carnaval pervers, l’auditeur se fait happer par un autre mastodonte, pas moins cauchemardesque : I Am The Dead et son franchissement du cap des 26 minutes. En 1973, ALICE COOPER choquait son monde en chantant le sinistre I Love The Dead, en clôture du magistral album Billion Dollar Babies. Presqu’un demi-siècle plus tard, DÉHÀ proclame l’impossible : être ce qui n’est plus, revendiquer la conscience de ce qui ne pense plus. Et je peux vous assurer que le pendant musical et vocal de ce blasphème philosophique et ontologique s’avère à la hauteur. Dans un foisonnement exigeant mais finalement très maîtrisé de contrastes en tous genres, notre maître ès perversions alterne lenteur rampante et accélérations fulgurantes, traitement instrumental austère au possible et foisonnement d’arrangements orchestraux, franche brutalité et angoisses gothiques. Sans oublier des inserts industriels, combinés à une mise en son par moment très réminiscente des grandes heures de l’Indus mainstream des années 90 : MINISTRY pour l’agression rythmique, NINE INCH NAILS pour le versant plus sadique mais avec le recul, ça grince, ça percute fort, à fond, mais surtout ça arrache, ça gratte, ça irrite, ça lacère. Permettez-moi d’estimer que DÉHÀ vient de parvenir à transcrire dans un contexte de Metal extrême les pratiques infâmes écrites jadis par Donatien Alphonse François de Sade. Or donc, point de salut sans douleur et sans vile humiliation, ainsi qu’en conviendra le sieur DÉHÀ !

Et de ce type d’humiliation dans la brutalité, je peux vous garantir que de nombreux fessiers en trouveront avantage vicieux, tant le sire DÉHÀ manie avec verve Doom, Death et Black dans leurs expressions les plus extrêmes, la qualité de la mise en son (prise de son plus mixage) garantissant l’ensemble d’une indigne sortie de route dans la cacophonie. L’art de manier et de maîtriser les extrêmes semble décidément dévolu à DÉHÀ, qu’il en soit ainsi… pour le plus grand plaisir de votre serviteur.

Vidéo de l’album cliquez ici
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