DOMKRAFT - Sonic moons
Style : Dark / Gothic / Doom / Stoner
Support :
MP3
- Année : 2023
Provenance du disque : Reçu du label
7titre(s) - 47minute(s)
Site(s) Internet :
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(18/20)
Date de publication : 19/09/2023
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Sludge stoner psychédélique en majesté
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A titre personnel, je n’ai découvert ce trio suédois qu’en 2021, à l’occasion de la sortie de son troisième album, l’impressionnant Seeds (chroniqué ici : cliquez ici). C’était oublier que la formation de DOMKRAFT remonte tout de même au milieu de la décennie précédente et sa discographie a débuté en 2015 avec un copieux EP quatre titres sans titre, suivi des albums The End Of Electricity (2016) et Flood (2018). Revendiquant fièrement des influences telles que HAWKWIND, MONSTER MAGNET, SLEEP ou, moins couru et plus pointu, SPACEMEN 3, la triplette se faisait fort de combiner les ambiances intensément stridentes et défoncées propre au Space Rock, les déstructurations du Rock psychédélique le plus teigneux (BLUE CHEER à ses débuts, THE STOOGES), l’épaisseur rythmique du Stoner Rock, mais également l’approche agressive et marécageuse propre au Sludge.
Une fois de plus, avec cet imposant Sonic Moons, DOMKRAFT atteint ses objectifs, autant qu’il se montre à la hauteur des références que nous venons d’énumérer. En premier lieu, cet album se trouve splendidement servi par un son impactant comme une prestation scénique et par un mixage d’une puissance qui ne sacrifie aucunement le sens du détail, avec un double effet ravageur et addictif.
Voilà le genre de traitement sonore qui permet d’aborder avec sérénité un dispositif foncièrement dominateur, tout autant planant que percutant. Côté psychédélisme et Space Rock, nous voilà envoûtés par des mélodies de guitares tremblantes, flottantes ou stridentes. Les motifs rythmiques réitérés relèvent également des dispositifs récupérés par un fragment du Rock psychédélique chez les compositeurs minimalistes (Terry RILEY, La Monte YOUNG, Steve REICH, Philip GLASS, John ADAMS à ses débuts), conduisant à répéter et à faire évoluer sur la longueur des motifs rythmiques ou mélodiques. Sans toutefois prétendre adopter une posture savante ou expérimentale, DOMKRAFT parvient à installer des séquences proprement hypnotiques. Et ce, même sur la plupart des compositions qui affichent des durées raisonnables (entre quatre et six minutes), seuls trois titres s’imposant dans la longueur (Stellar Winds à plus de sept minutes, The Big Chill et Whispers à plus de neuf).
Abordons maintenant le côté lourd et agressif. Bien que désormais affûté, le groupe n’a rien rogné de ses envies simultanées de vous ensevelir dans des tonnes de roches granitiques (c’est lourd et ça écorche au contact !) et de vous faire subir sa colère. Riffs monolithiques, rythmiques impitoyables, tempos lents (quoique fort dynamiquement animés), vocaux maladifs et rauques, tour à tour possédés et dépressifs (certes, la saturation d’effets n’aide pas à tempérer le débat !).
Très nettement, DOMKRAFT semble parvenu à un équilibre précieux entre toutes ses influences et propose une interprétation à la fois maîtrisée et shamanique. Peu importe l’orientation future du groupe (labourage fidèle d’un pré carré ou évolution plus mélodique comme SLOMATICS l’a splendidement réussie), il faut surtout profiter ici et maintenant de cette belle réussite.
Vidéo de Whispers : cliquez ici
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